Ses mots coulaient dans un lit de velours et de tendresse empreints de sévérité et d'autorité. Ce subtile et équilibre mélange m'a envoûtée et portée dans les méandres d'un jeu connu et désiré. Son portrait affiché dans cet encadré me tourmentait plus par peur d'être rejetée.
J'ai mal dormi cette nuit. Les craintes et l'excitation se succédaient sans jamais s'arrêter. C'était le grand jour, celui de la première rencontre. Celui où chaque moment chaque instant passé scellera les bases de la qualité de la rencontre. Consciencieusement, je m'appliquais à me préparer en respectant les premières règles de son éducation.
Le temps s'égrenait comme un chapelet comptant les secondes qui nous séparait encore. C'était long et court. C'était anxiogène et palpitant. Mon esprit suivait le fil des souvenirs de ses écrits et me guidait dans l'abandon d'une réalité dont je perdais progressivement le contrôle. J'aurai pu l'en empêcher et diriger comme je l'avais toujours fait. Mais j'en ai décidé autrement. Mon envie de vivre à fond cette relation nécessitait mon don total dès le départ. Être là pour lui et avec lui et me laisser porter au gré de ses envies.
Les places étaient nombreuses sur le parking très grand de cette zone commerciale. Étant arrivée en premier, je bénéficie du choix de l'emplacement. Le SMS envoyé, j'écoute la musique qui tourne en boucle dans la voiture. Je n'en perçois plus les paroles, c'est un fond mélodieux et doux qui m'accompagne jusqu'à son arrivée.
Sa sortie de voiture renforçait l'assurance et la stabilité que j'avais perçue dans ses écrits. Il se dirigea directement vers moi et monta dans la mienne. A cet instant, je me suis sentie coupée du monde et protégée contre tout ce qui pouvait se passer à l'extérieur de la voiture. Pourtant, un raz de marée d'émotion allait déferler en moi.
Sa voix était douce, posée et calme. Son impact fut immédiat. Ma fragilité s'enveloppa alors d'un manteau chaud de réconfort et de sécurité. Puis ses yeux bleus, vifs et réactifs parcourraient mon corps désireux et curieux. Puis sa main parfois douce et caressante parfois plus directive et imposante dirigeait les réactions de mon corps obéissant et dévoué. Une complicité entre eux que ma raison ne voulait briser. L'instant était magique.
Mon esprit aussi s'en est allé à épouser les décisions que mon Maître prenait. L'humiliation m'accompagnait à travers chacune d'elles. Au fond de moi, j'entendais la voix de la rébellion qui m'a toujours accompagnée frustrée par ses privations imposées. Et pourtant, ce lâcher-prise me détendait et me libérait des tensions diverses du quotidien.
Pour cette merveilleuse première rencontre, je vous remercie mon Maître.
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